Léo Pons

C’est marrant youtube. Certains jours, j’ai l’impression de voir un peu toujours les même trucs. Et puis j’ai découvert Léo Pons. Je suis tombé sur lui en cherchant la bande-annonce du Hobbit.

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Léo Pons, né le 4 octobre 1996 à Aurillac, est un réalisateur français.
Il réalise des publicités et des vidéos pour des marques et des entreprises, mais il est surtout connu pour être le réalisateur de films et vidéos à succès promouvant le Cantal, notamment Le Hobbit : Le Retour du roi du Cantal, un long métrage parodique adapté des romans de J. R. R. Tolkien et des films de Peter Jackson .

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Je n’ai pas vu le Roi du Cantal en entier, je n’ai vu que la bande annonce. Et si les acteurs et costumes m’ont fait beaucoup rire pour le côté très kitch, j’ai en revanche été soufflée par les plans de nature. Même Elijah Wood, le Frodon original approuve ! Comme quoi, pas besoin d’aller au bout du monde pour trouver de beaux paysages ! Qui plus est le réalisateur a collaboré avec les doubleurs officiels de la saga du Hobbit, excusez du peu ! En revanche j’ai vu récemment son dernier court-métrage : Le Buron. 

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Là encore, la photographie « pastorale » du film est très belle et cependant très différente, beaucoup plus sérieuse et inquiétante. En effet l’histoire se situe sous l’Occupation allemande. Nous y découvrons une espèce de huis-clos subtil entre un officier allemand blessé, et d’un bien étrange berger… L’ambiance mystérieuse est très réussie dans son ambiguïté ! Entre Histoire et légendes rustiques, nous assistons à une sorte de « guerre des nerfs » entre les deux hommes. J’ai beaucoup aimé les dialogues, la musique et la réflexion que ce film aborde. La vie simple des familles, l’absurdité de la guerre et la responsabilité de nos choix.  

Je vous mets la bande-annonce

Une belle surprise, très originale avec des acteurs charismatiques et une atmosphère qui tient en haleine ! À tester si vous aimer le terroir et la créativité !

Même les arbres s’en souviennent

 S’il y a un genre de lecture que je vois moins sur les blogs, c’est bien la littérature de terroir. J’aime bien ce genre littéraire qui nous plonge dans le passé de nos campagnes et de nos aïeux.  Et pour ça, rien de tel qu’un Christian Signol !

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Lassé de la vie urbaine, Lucas, trente ans, rend régulièrement visite à Emilien, son arrière-grand-père, qui s’est retiré dans un petit appartement proche du hameau où il a grandi. Lucas est très attaché à la maison de famille qui le rappelle à ses origines car il sait que c’est là que s’est joué le destin des siens. Un jour, il décide de restaurer les vieux murs qui résonnent encore de l’histoire familiale et, pour mieux s’en imprégner, demande à son arrière-grand-père d’écrire le récit de sa vie.

Comme toujours avec Signol, beaucoup de tendresse et de nostalgie. Ici, Emilien, le narrateur, écrit ses mémoires pour son arrière-petit fils Lucas. L’histoire raconte la vie de nos paysans, consacrée à la terre et ses bienfait. Une famille simple et travailleuse, 2 guerres mondiales, les hauts et les bas de la vie…

Grâce à ces mémoires, Lucas apprend ses racines, les comprend et les intègre. Il partage avec Emilien un amour maternel de sa terre et le désir de la préserver. Ce que j’aime avec Signol, c’est qu’il ne tombe pas dans le piège du Passé idyllique. Tout n’était pas mieux avant. Il y a le dur labeur de la terre, les horreurs de la guerre, le travail pour aider la famille dès le plus jeune âge. Lucas comprend de ce fait la chance d’être instruit, la solidarité dans l’épreuve, la force et la pudeur de ses aînés. Il fait aussi le triste constat d’une campagne de plus en plus désertée, de familles éclatées, éparpillées autour du monde. Qu’en est-il de nos racines ?

Ce récit à deux voix nous dépeint une France de plus en plus transformée; par les Guerres d’abord. Puis la technologie provoque une révolution sans précédent. Le changement de mentalité qui s’opère par la mécanisation agricole est particulièrement saisissant. Les paysans gagnent en effet autonomie, en confort… mais perdent aussi, peu à peu, une certaine solidarité dans leur travail. Les nouvelles générations ne reprennent plus systématiquement le domaine familial. Une chose impensable encore pour nos grand-parents. Il y a enfin les nouvelles technologies telles que la télévision, le téléphone et la radio qui a permis une ouverture sur le monde…et en contre-partie la fin des veillées où les anciens racontaient leurs histoires…

L’écriture est limpide, facile d’accès. Poétique sans être alambiquée. Je pouvais visualiser chaque scène dans ma tête et ça, c’est le grand point fort de Signol. Il peut m’embarquer dans son récit peu importe le sujet abordé. J’ai refermé ce livre avec tendresse et reconnaissance envers mes aînés. 

Une belle lecture pour les premiers frimas, à savourer au coin du feu !

« La maison des frères Conan » de Daniel Cario

Et voici un livre qui m’attendait bien sagement ! J’ai toujours aimé la littérature de terroir qui me fait découvrir à la fois différentes régions mais aussi des contextes historiques riches et des métiers oubliés… Alors quand en plus, l’un des personnages possède un handicap, je me suis jetée dessus !

Résumé:

« Louis-Marie et Céleste Conan ont grandi dans la forêt de Camors, en Bretagne, avec leur père sabotier. Anaïs, la mère, « épuisée de vivre comme des bêtes » dans leur hutte humide et bouleversée par la naissance de son cadet trisomique, a fui. On ne l’a plus jamais revue. Ne plus être à la marge, différent des autres… Depuis l’enfance, Louis-Marie a à coeur de concrétiser son rêve : construire sa maison. Une vraie, en pierre, avec un toit. Le jeune homme est tout à son oeuvre, à son immense chantier. Alors que son frère Céleste, adolescent à la face de lune et à la force colossale, perçoit autour d’eux les dangers d’un monde troublé, en pleine Occupation. »

Mon avis:

Une belle fresque familiale au coeur de la Bretagne

Tout commence avec drame familial: Simon Conan, sabotier de son état est à la fois impatient et angoissé pour sa femme, en plein « travail ».  Mais voilà, leur deuxième enfant naît trisomique. Et pour la mère, Anaïs, c’est une punition. Elle était persuadée d’avoir une fille et voulait l’appeler Célestine. Finalement, ce sera Céleste.

La vie suit son cours et plus les années passent et plus Anais dépérit. Et commet l’impensable: elle abandonne sa famille et surtout cet enfant « différent » qu’elle n’a jamais accepté.  Les Conan vont devoir continuer à vivre sans elle. Heureusement, le fils aîné, Louis-Marie, ne laissera personne faire du mal à son frère !

J’ai beaucoup aimé le cadre rural rude et la tendresse bourrue des personnages ! La nature a une place mystérieuse qui m’a fait penser à Jean Giono !

Entre les superstitions, les suspicions politiques et les jalousies, nos deux frères vont devoir se battre pour réaliser leur rêve: construire leur propre maison en pierre. 

Il y a le rejet de certaines personnes du village, mais aussi le soutien d’autres, en l’occurence leur institutrice, qui accueillera les deux garçons à bras ouverts. J’ai été agréablement surprise par cette femme forte, qui se bat pour l’égalité de l’enseignement ! Il y a aussi l’intolérable cruauté des enfants entre eux, qui sans le savoir, reproduisent le même schéma que leur parents. 

J’ai été émue par la Dignité Exemplaire des Conan, que ce soit le père ou les frères. Louis-Marie prend littéralement Céleste sous son aile, devenant le nouveau pilier de la famille. Car Simon vieillit, et veut que son fils ait une meilleure vie que la sienne. Louis-Marie et Céleste iront donc à l’école, mais garderont toujours l’espoir de réussir à construire leur maison. Ils se feront une amie, Madeleine, qui les soutiendra jusqu’à l’impensable. Je n’irai pas plus loin sinon je vais finir par vous spolier la fin ! Mais ce que je peux en dire c’est que cette famille m’aura fait vivre un beau voyage, dans une Bretagne méconnue, plus du côté forêt que du côté mer !

Tout ça pour dire que j’ai beaucoup aimé cette belle fresque familiale, riche en histoire et en personnages touchants. 

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Lecture d’été: Retour au pays bleu (Françoise Bourdon)

Pour cet été, je ne me prends pas la tête avec de grandes lectures compliquées. Et comme j’aime bien les romans dits « de terroir », j’ai choisi ce petit livre de Françoise Bourdon !

Résumé:

« Parmi vignes et oliveraies, champs de lavande et forêts de chênes, dans le secret des mas, des bastides, des villages perchés, joies et drames scandent les destins de Provençaux de naissance ou venus d’ailleurs. Sabine, Pauline, Mathieu et Mélanie, Geneviève, Camille… une ronde de personnages en quête de bonheur et de partage dont les vies se nouent et se dénouent à l’ombre tutélaire du mont Ventoux. À petites touches fines et sensibles, Françoise Bourdon peint dans ces nouvelles une mosaïque humaine magnifique, pétrie d’espérance, portée par une écriture limpide qui vise toujours juste : le cœur du lecteur. »

Mon avis:

Sans être exceptionnel, ce livre m’a laissée sur un TRÈS bon feeling !

Ce petit recueil contient Treize toutes petites nouvelles, abordant des thèmes délicats et intéressants: Le handicap, le deuil, la maladie, l’autisme, ou encore les enfants nés hors mariage. 

Dans « Le secret des oliviers » Sabine se reconstruit suite au décès de son mari alpiniste. La cueillette des olives et sa rencontre avec un malvoyant va peu à peu lui redonner gout à la vie. C’est la nouvelle que j’ai le moins aimé: trop fade.

Dans « La nuit de l’Espérance », une famille qui ne s’est pas revue depuis des années se retrouve enfin pour Noël. Même si la conclusion est prévisible, cette nouvelle nous en apprend beaucoup sur les coutumes provençales de Noël !

Dans « La maison de Pauline », Laurence perd son mari en mer. Lors de l’héritage, elle apprend avec stupéfaction que son mari a eu une liaison adultère et que « sa fille » a aussi droit à sa part ! D’abord, sous le choc, elle reprend peu à peu sa vie en main. Elle reprend pied par son travail de décoratrice en restaurant une vieille maison…

« Entre vignes et oliviers » est incontestablement ma nouvelle préférée: Mathieu, un homme au lourd passé, tombe amoureux de Mélanie, une mère de famille dont le fils, Adrien est autiste. Et plus que la romance, c’est le thème délicat du rejet de ce handicap qui m’a touchée. Cette nouvelle aurait vraiment due être un roman à part entière !

Dans « Les hommes aux mains d’or », c’est l’histoire de la dépression « post-retraite » d’un ancien ouvrier, complètement désoeuvré depuis la fermeture de son usine. Et c’est grâce à sa petite-fille et une chanson de Bernard Lavillier qu’il met en place un joli projet avec ses anciens collègues; une jolie nouvelle sur la transmission du Savoir.

Dans « Couleur Lavande », c’est un mari dévasté par maladie d’Alzheimer de sa femme, qui reprend espoir grâce à un brin de lavande. C’est la nouvelle qui m’a le plus touchée par son message optimiste. 

Je ne vais pas citer toutes les nouvelles présentes, mais en tout cas, ce sont de jolies tranches de vie, à lire au soleil ! Un petit regret quand même : certaines nouvelles sont vraiment trop courtes !

En tout cas, si vous voulez une lecture facile et sans prise de tête, c’est à tenter !

Le chant du monde (Jean Giono)

Le Chant du monde est un roman de Jean Giono publié en 1934.

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Résumé:

« Le matin fleurissait comme un sureau. Antonio était frais et plus grand que nature, une nouvelle jeunesse le gonflait de feuillages. – Voilà qu’il a passé l’époque de verdure, se dit-il. Il entendait dans sa main la truite en train de mourir. Sans bien savoir au juste, il se voyait dans son île, debout, dressant les bras, les poings illuminés de joies attachées au monde, claquantes et dorées comme des truites prisonnières. Clara, assise à ses pieds, lui serrait les jambes dans ses bras tendres. »

Mon avis:

Avec un extrait aussi poétique, et la belle surprise qu’a été Colline, je devais lire ce livre ! Si vous n’êtes pas familier des récits de terroir mais que vous aimez la nature, cet auteur pourrait bien vous plaire ! 

Depuis deux mois qu’il est monté au pays pour couper des sapins, le « besson » (jumeau dont le frère est mort en bas âge) et dernier fils de Matelot n’a pas donné signe de vie. L’eau endiablée, gonflée par l’automne n’a rejeté aux berges du fleuve ni corps, ni radeau. 

Matelot part à sa recherche en compagnie d’Antonio, dit « Bouche d’or »: un homme sauvage qui connaît la forêt comme sa poche. Ils finissent par apprendre l’enlèvement par le besson de Gina, la fille de Maudru, maître du haut pays et des troupeaux de taureaux. Cet enlèvement enclenche une « guerre de Troie » : poursuivi par les chiens et les hommes de Maudru, le besson tue le neveu à qui Gina était promise.

J’ai adoré l’ambiance : une nature sombre et rugueuse, où les hommes renouent avec leur part animale. La forêt est comme un monde à part entière. L’écriture est rugueuse et poétique. 

Un roman plein de « sève » au coeur d’une nature belle et vibrante. Un livre fort et surprenant à lire ! 

 

Colline (Jean Giono)

J’ai décidé de lire plus de classiques du terroir, notamment dans la bibliothèque de mes parents ! J’ai ainsi redécouvert ce livre très particulier.

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Colline est le premier roman de Jean Giono,  alors âgé de 34 ans. Les deux romans suivants seront Un de Baumugnes, en 1929 également, et Regain en 1930. Ils s’inscrivent dans ce que l’auteur a nommé la « Trilogie de Pan. »

C’est l’histoire d’un hameau, les Bastides blanches, situé à l’ombre des monts de Lure, dans lequel vivent une douzaine de personnes, rassemblées dans les quatre maisons situées autour de la fontaine du village.

Le roman débute sur la venue d’un sanglier, que l’on essaie de tuer mais qui parvient à s’échapper.

Plus tard, lorsque la fontaine du hameau, qui avait alimenté les habitants depuis très longtemps, va se tarir, tout commence à aller mal. À cette même période, l’aîné du village, Janet, paralysé et alité, commence à parler de manière peu compréhensible.

Il ne faudra pas longtemps pour que les autres habitants pensent que Janet est à l’origine de leurs malheurs. En effet, en plus de la fontaine asséchée, une petite fille tombe malade, un incendie manque de raser le hameau.

Une atmosphère pesante, étrange, à la limite du surnaturel s’installe alors parmi les habitants du village. Le hameau doit donc expier les crimes que les hommes ont commis contre la Terre.

Giono, avec ce premier roman, a inventé une forme d’écriture nouvelle en utilisant le langage des hommes de la campagne.

Ce genre se teinte de ce que l’on appelle le réalisme merveilleux : des faits réalistes entremêlés de l’interprétation irrationnelle des personnages et de surnaturel.

L’écriture est fluide, coulant et zigzaguant, à l’image de cette source introuvable et mystérieuse. La fin est digne d’un conte philosophique teinté de mythologie.

Un livre étonnant, à l’ambiance sombre et déroutante, qui change des romans de « terroir » traditionnels !